i thought that I heard you laughing, i thought that I heard you sing, i think i thought i saw you try. that's me in the corner, that's me in the spotlight losing my religion.
Les volutes de fumée faisaient écho à la musique de fond qui passait en boucle dans le bar de nuit de la ville. Une boite qui faisait plus office de rendez vous pour badauds qu’autres choses, pour autant le brun appréciait cette candeur et cette débraille éphémère qu’autrui pouvait prétendre. Ses airs taquins y prétendaient eux-mêmes, mais il laissait par ailleurs en cette soirée ses pensées valser aux quatre vents des cigarettes, de l’alcool, des œillades féminines sur ses prunelles azuréennes et des silences intérieurs. Une ambiance se délectait alors dans sa mémoire, lui faisant tout oublié de son passé mais également de son présent. A force de temps il avait perdu en cours de route sa religion de vie antérieure et à choisir il préférait totalement l’occulter. Bras accoudés au comptoir en bois du bar, il usa d’un regard lointain avant de porter une gorgée de bière à ses lèvres, un gout amer qui lui rappelait la dernière discussion qu’il avait pu avoir avec Sutton, un dialogue bien compliqué et définitif. En y repensant il secoua la tête comme pour se faire de réprobation envers lui-même. Comportement pathétique mon pauvre Reagan, lui intimait sa conscience d’une voix sarcastique et colérique. Il se contenta de boire une légère gorgée de plus, avant de se retourner et de voir une fois de plus les regards avides que lui lançaient les jeunes filles peu catholiques de nos jours. En soupirant il fut ravi de constater que sa jeune sœur ne mangeait guère de ce pain là et très véridiquement parlant il valait mieux pour elle. Dans un bourdonnement désagréable la sonnerie de son cellulaire vint le tirer de sa songerie étrangère et rêveuse à la fois. Son portable lui présentait un message de sa meilleure amie qui aux jours d’aujourd’hui demeurait sa petite amie, un fait qui les rapprochait de plus au plus au fil du temps et grâce à sa présence, Caroline avait réussi à lui redonner confiance au lien de cœur. Cela pouvait sonnait d’une manière tout à fait ridicule, mais la vérité était ainsi faite. La belle brune l’informait de son retour de New York demain dans la soirée, et il en fut ravi laissant une esquisse de sourire instinctif se dessinait sur les recoins de ses lèvres. Derechef, l’ange rigolard lui répondit avec une vitesse et une manière qui lui était bien personnelle lorsqu’en regardant droit devant lui, il remarqua la présence de son ex petite amie à l’entrée du Tycoon. Que pouvait elle bien faire ici ? Une question le surpris puisqu’elle avait été clair sur ce point. Rupture et Déchirure, décidément se tandem allait toujours de pair. Jaime remit son téléphone portable dans la poche arrière de son jean et a cet instant précis un regard commun les accrocha l’un à l’autre. Une fois de plus, le jeune vétérinaire se contenta de la feinter en une œillade impassible, comportement qu’elle en connaissait que très peu à son contact. Loin de suivre son plan, Sutton s’avança vers lui mais il la contourna sans aucune attention quelconque. A cette heure précise, la demoiselle Rhodes n’était qu’une étrangère ou bien une légère connaissance avec laquelle un passé n’avait jamais été construit. Perdre son passé, c’était avant tout perdre sa religion après tout. Et autrefois, toute sa religion se résumait à un prénom de six lettres : Sutton.
Sujet: Re: behind blue eyes ▲ (r). Dim 2 Oct - 20:41
I'm moving fast while the world's standing still, created wounds only I can heal.
C'est fou comme certaines choses qui vous étaient étrangères pouvaient devenir familières du jour au lendemain. Il suffisait d'une phrase pour que toutes vos croyances s'en aillent et que de nouvelles s'installent. Qui aurait pu penser que le bar d'une boîte de nuit branchée devienne mon second repère ? Ce n'était pas dans mes habitudes de faire la fête, ou de boire. Je détestais ça. Mais parfois, l'inconnu peut faire du bien et panser toutes les blessures. Du moins, pour un temps. Rien ne dure jamais, à part peut-être la douleur et l'absence d'un être cher. La chaleur humaine et l'odeur de cigarette m'enveloppèrent, et la musique me parvint clairement aux oreilles. Je fronçais les sourcils, peu contente d'arriver dans un environnement pareil. Je regardais autour de moi, m'assurent que personne de ma connaissance ne se trouvait dans les environs. Ce n'était pas la peine qu'on me voit dans un tel état. Me dirigeant alors vers le comptoir, mes yeux se posèrent sur un regard azur bien trop familier. Quelques années auparavant, ce regard à lui seul parvenait à calmer toutes mes craintes et à m'apaiser. Aujourd'hui, il était sujet à toutes mes angoisses. Plus mes yeux restaient posés sur lui, plus j'avais mal, mais je ne pouvais me résoudre à le perdre de vue. Dans une pulsion suicidaire, je m'avançais vers lui, mais il se releva et me contourna, sans un mot ni un regard. Comme si j'étais une parfaite inconnue. Je baissais les yeux, attristée. Après tout, je n'avais pas le droit d'être en colère ou de l'en blâmer. J'étais la cause de tout ça, j'étais celle qui faisait que nous en étions là aujourd'hui. Pourtant, je me retournais après lui avoir pris le bras, ma main glissant jusqu'à sa main afin de l'arrêter. Je me retournais pour plonger son regard dans le sien, espérant y trouver un certain réconfort. Mais il n'y avait plus rien de positif dans son regard. J'aurais dû dire quelque chose, mais aucun son ne sortit. J'étais dans une impasse. J'avais espéré qu'on aurait pu être amis malgré tout. Ce n'était que trop stupide de penser que c'était une possibilité. Nous n'étions pas des personnes faites pour être de simples amis, après tout. Etait-il vraiment possible d'aimer deux personnes en même temps, et d'une manière complètement différente ? D'un côté, il y avait Austeen. Je le connaissais depuis toujours, c'était mon meilleur ami. Je l'aimais, j'avais confiance en lui. Je ne pourrais vivre sans lui, et j'étais heureuse lorsque j'étais dans ses bras. Mais de l'autre côté, il y avait Jaime. Celui que je qualifiais d'âme soeur il n'y a pas si longtemps. Il m'avait brisé le coeur, mais seulement pour me protéger, ce qui m'avait fait l'aimer encore plus, à tel point que j'étais aller le retrouver, trompant Austeen une semaine entière. Nous avions vécu dans une bulle, collés l'un à l'autre, et c'était sûrement la plus belle période de ma vie. Encore aujourd'hui, je me demandais pourquoi j'y avais mis un terme. C'était ridicule. Je n'avais jamais cessé de l'aimer et de penser à lui. Mais parfois, la raison devait prendre le dessus sur les sentiments. Lorsque la main de Jaime quitta la mienne, je laissais mes pensées de côté pour revenir affronter la dure réalité. Il me tournais le dos, une nouvelle fois. « Alors quoi, tu vas juste fuir ? » Ces mots eurent l'effet voulu, puisque Jaime s'immobilisa à quelques mètres de moi. Je regardais son dos, le coeur battant, attendant une quelconque réaction. Ce serait mieux que de l'indifférence.
Sujet: Re: behind blue eyes ▲ (r). Mer 5 Oct - 19:43
take this sinking boat and point it home, we've still got time raise your hopeful voice you had a choice.
Cette sensation de perdre pied, de toucher du bout du doigt les tréfonds d’un trou obscurci par les remords. Les bribes du passé possédaient quelques choses d’étrange et de malicieux tout à la fois. Ils vous remettaient en mémoire la douceur d’un souvenir partagé avant de vous reprendre au galop ce bien être raisonnable en pensée. C’était tout simplement un équilibre instable à souhait. Il c’était levé d’une manière tout à fait svelte et rapide, espérant ainsi fuir une fois de plus ce visage qui l’avait tant admiré dans l’antérieur. Le visage de Sutton demeurait autrefois une véritable source de stabilité, de franchise et de calme qu’il appréciait retrouver autant que possible et en dépit de leur rupture il y a de cela quelques années, il avait eu du mal à tourner la page de leur histoire. Lorsqu’il avait couché cette lettre sur papier, il pensait avoir définitivement mis un terme à leur lien, car la vérité avait été révélée. Il avait choisit chacun de ses mots avec une justesse qui transcrivait le fin de leur relation et il savait que son ex petite amie en avait saisit la teneur. C’était un beau geste en un sens quand bien la douleur se ressentait d’un coté comme d’un autre. Derechef, il avait refait son existence auprès de Caroline sa meilleure amie avant d’être officiellement sa petite amie. Douce et sincère, elle avait réussit à lui redonner confiance en un lien qu’il pensait brisé. Pour autant l’arrivée de la jeune Rhodes marquait un nouveau tournant pour lui. Pendant une semaine, le temps c’était écoulé de manière tout à fait individuel pour eux et puis la réalité les avaient très vite rattraper. Déchirure respective d’une partie de leur ciel respectif, rupture d’une vision qui n’était que chimérique, Jaime avait du se faire à l’idée que Sutton n’était plus celle qui ferait partie de sa vie en tant que telle. Il avait un mal fou à se ranger à la décision de la belle brune, et les deux seules raisons qui le contraignait à cela se résumait à Caroline qui l’aimait également mais cela était aussi une manière de nourrir une haine nouvelle envers Sutton. Elle n’y était pour rien, et quand bien même il savait la vérité que tout relevait de sa faute il ne pouvait s’empêcher de rejeter l’espace d’un temps la faute sur elle-même. La contournant d’un regard insignifiant, il sentit quelques minutes plus tard sa main chaude et douce le retenir comme pour lui faire face. Un silence s’imposa de nouveau entre eux et la musique de fond ne venait guère y semer le trouble. Leur respiration se faisant entendre à l’unisson, Jaime se contenta de laisser retomber sa main avant de poursuivre sa marche lorsque la voix mélodieuse et légèrement soucieuse de Sutton le reteint. « Alors quoi, tu vas juste fuir ? ». Une interrogation ouverte qui attendait patiemment une réponse peu importe l’issu de ce dialogue qu’il ressentait comme un piège de refermant sur eux. Le Reagan lui tournait le dos, et détournant légèrement son regard sur le coté il croisa de nouveau son regard envoutant. Il avança de quelques pas et esquissa dans un rictus narquois. « Fuir a toujours été une voix comme une autre. Il vaut peut être mieux la fuite que de te croiser que de vivre d’ une piètre imitation du terme amitié. ». Déclara-t-il d’une façon impassiblement froide, un ton que sans doute son interlocutrice n’avait entendu qu’une seule fois de sa part : à savoir lorsqu’il lui avait annoncé leur rupture il y a de cela deux années en arrière. Soudain, malgré son masque de versatilité nocturne, Jaime pouvait tout simplement lire la souffrance se dessiner sur ses traits et dans son regard mystérieux. Dans un instinct second il la tira dans un recoin du bar pour éviter que les prunelles curieuses en soient rivées sur eux. « Qu’est ce que tu attends de moi Sutton ? ». Lui avait il demandé. Taciturne dans son attitude, il attendait la réponse à sa propre question. Réponse, voilà le terme qu’ils attendaient l’un à l’autre.
Sujet: Re: behind blue eyes ▲ (r). Jeu 6 Oct - 21:02
I said I used to think the past was dead and gone, I was wrong.
Oublier le passé et avancer. Faire abstraction de toutes les choses que vous avez connu. Voilà comme je vivais. J'avais mis beaucoup de temps à me remettre du départ de Jaime. Des mois durant, ma meilleure amie m'avait retrouvé en pleurs dans mon lit. C'était un schéma bien trop régulier, mais je ne pouvais faire autrement. Cette sensation de manque et de souffrance intense, tout cela causé par un seul homme. Il m'avait anéanti comme personne, et je ne suis pas sûre de m'en être un jour complètement remise. Pourtant, un matin, je m'étais réveillée, avais posé un pied par terre et avais décidé de reprendre ma vie en main. Le soutien de mes deux meilleurs amis m'avait permis d'avancer. J'avais mis le chapitre Jaime derrière moi et avait commencé une deuxième vie. Egalement une nouvelle relation amoureuse avec Austeen. Il m'avait montré que tout n'était pas perdu, que je pouvais encore croire en l'amour. Je l'aimais, sincèrement. Ce n'était pas du même amour. Jaime était le premier, et son souvenir m'accompagnera pour le reste de ma vie. Pourtant, il avait suffi d'un bout de papier et de quelques mots pour venir perturber le cours de ma vie et tout changer du jour au lendemain. La semaine suivante ne fut que bonheur et soulagement. Certes, j'avais coupé tous les liens avec mon père, mais j'avais retrouvé mon premier amour, et j'avais enfin eu les réponses à mes questions. N'était-ce pas ce qui comptait ? Cependant la réalité m'avait vite rattrapée. Comme on le dit, "toutes les bonnes choses ont une fin". En mettant un terme à notre histoire, je me faisais du mal. Mais je savais que c'était la meilleure solution, pour tout le monde. Nous avions vécu une semaine magique, mais nous avions des responsabilités en dehors. Et au fond, étions nous toujours faits l'un pour l'autre ? En deux ans, chacun d'entre nous avait changé, grandi. Cette réalité aussi aurait fini par avoir le meilleur de nous. Mais pour l'instant, je faisais face à la réalité de notre relation actuelle. Le regard froid et l'ignorance totale de Jaime ne m'étaient pas familiers, et j'aurais voulu ne jamais les connaître. Je ne savais pas ce que j'attendais de sa part en l'arrêtant et en l'obligeant à me faire face. J'imagine que tout sauf de la simple indifférence m'irait. J'avais tort. « Fuir a toujours été une voix comme une autre. Il vaut peut être mieux la fuite que de te croiser que de vivre d'une piètre imitation du terme amitié. » Ses mots et son ton froid me rappelant étrangement notre douloureuse rupture firent l'effet d'une lame transpercée en plein coeur. Sans m'en rendre compte, mon visage se déforma petit à petit dû à la douleur évidente. Je fus incapable de réagir à une telle violence, jusqu'à ce que Jaime s'empare de ma main et m'amène dans un coin du bar, à l'abri de la foule et donc des regards. « Qu’est ce que tu attends de moi Sutton ? » Je relevais un regard brumeux vers lui, sans savoir quoi répondre. Qu'est-ce que j'attendais de lui ? C'était une très bonne question. J'étais perdue depuis mon arrivée à Urbana, il n'y avait aucun doute là-dessus. « Honnêtement, je ne sais pas. C'était sûrement idiot de penser que l'on pourrait être amis. » C'était une remarque personnelle. Je l'avais voulu, je l'avais espéré, mais au final c'était impossible. Aucun de nous n'y parviendrait. « Ton attitude ne rime à rien, Jaime. On habite dans la même ville, on va pas faire comme si nous étions de parfaits étrangers l'un pour l'autre. » Je soupirais, ne sachant pas comment agir devant son attitude froide et distante. Je mêlais une nouvelle fois mes doigts dans les siens, peut-être dans l'espoir qu'un contact physique le fasse réagir. « Je ne veux pas que tu ressentes cela quand tu me vois. Crois-moi, si j'avais pu prendre une décision différente, je l'aurais fais. Tu crois que c'est drôle pour moi, cette situation ? »
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